TABLE RONDE :  "FORMATION UNIVERSITAIRE EN DANSE ET APRES ?"

08/04/2021

Merci à tous.tes ceux.lles qui sont venu.e.s participer à cette table ronde ! C'était très chouette d'avoir pu mêler les université de Lille, Paris, Rennes pour discuter autour de différents thèmes :

* Un groupe porte sur l'aspect relationnel et le collectif : Nous avons discuté du travail en collectif et de la création de collectif. Nous avons également évoqué les structures culturelles comme lieux collectifs. En lien avec la politique nous avons aussi parlé l'occupation des théâtres. 

*Un groupe sur les lieux de la danse : Nous avons discuté des lieux actuels de la danse : en studio, chez chacun.e, dehors... Et quels sont les liens avec internet, comment la danse s'empare de la toile et réciproquement.

*Un groupe sur les manques de la formation universitaire : Nous avons discuté des différent.e.s formations de chacun.e.s, de l'expérience universitaire de chacun.e.s. Puis nous y avons relevé des éléments positifs et des éléments plus négatifs. 

Qu'est-ce qui t'as poussé à faire cette licence ?

- Découvrir d'autres discours sur la danse.

- Apprendre et avoir un niveau pour « rebondir » plus tard si jamais.

- Étudier ce qui fait la danse.

- Une solution de secours.

- Trouver des outils pédagogiques.

- Un cadre rassurant.

- Acquérir des savoirs sur une passion.

- Combler un manque.

- Pratique / Théorie.

Il a surtout été question des points positifs de la licence. Notamment la palette d'enseignements proposée permettant à chacun d'acquérir de nombreuses compétences ainsi que de s'y retrouver dans l'un ou l'autre domaines de la danse.

D'autres aspects de la licence ont permis aux étudiants à s'orienter, à trouver une voie qui leur correspondait. La rencontre avec d'anciens étudiants (Les 10ans de la licence), erasmus (Rencontres) et certaines disciplines et en particuliers l'analyse d'œuvre.

Est-ce que la licence t'a mis des bâtons dans les roues ?

La licence ne définit pas un parcours type, elle ne prétend pas s'insérer pour un métier en particulier. Les perspectives s'inscrivent en nous et les outils apportés dans la licence nous permettent de dessiner nos envies, projets.

Les rencontres dans la licence sont aussi des liens précieux.

Au contraire, la licence donne une certaine autonomie pour la suite du parcours scolaires mais aussi professionnels.

Ceux qui ont fait d'autres licence que celle de Lille dans le domaine artistique retiennent également de leur parcours les rencontres, les échanges internationaux ainsi que les temps de paroles entre professeur et élève qui sont des points importants et riches de ces licences.

Néanmoins il a pu être nommé le manque d'accompagnement pour l'avenir (manque d'informations, ouverture sur d'autres parcours que les spé danse) et peut-être un manque de pratique. Ce dernier point a été plus longuement discuté, en commençant par se questionner sur quel type de pratique ? Théorie/Pratique, deux termes biaisés, est-ce que la pratique est seulement ce qui se passe dans le studio de danse ? Comment remédier à ce manque ? Propositions : faire des options, cours organisés par des associations de la fac, organiser des semaines intensives.

*Un groupe sur l'avenir : Nous avons créé un sorte de manifeste, qui s'est transformé en plusieurs questions sur ce qu'on souhaitait construire, comment, où, avec qui, nouveau, en parallèle ou dans les institutions déjà existantes ? 

"Nous, aujourd'hui en danse, on a besoin de"

  • plus d'espaces dédiés à la danse

Plus de lieux ouverts et publics pour tous : Idée de bâtiments a réhabiliter, à partir de bâtiments qui existent déjà et qui n'attendent que ça (Comme le 104 à Paris). Endroits de libre réservation de studio.

Plus de lieux pour partager la danse. Pour les jeunes compagnies qui ne trouvent pas leur place dans des institutions déjà existantes, quels nouveaux lieux on peut leur proposer pour diffuser et échanger autour de leur travail. très lié avec la question des moyens.

Quelle place a la danse ? Pourquoi des danses sont légitimes à habiter certains lieux et d'autres non

Trouver de nouveaux lieux. Ne pas avoir à choisir entre lieu alternatif ou lieu labellisé. Siège d'une compagnie dans un collège par exemple. Comment investir ces lieux là ?

  • Plus de danse dans les institutions publiques

Grands enjeux sociaux et culturels dans la pratique de la danse. Lui donner une grande place dans l'éducation nationale.

Pour que la danse puisse avoir ses lettres de noblesse, elle doit être considérée comme une activité même au delà de sa dimension artistique : santé, social, culture.

Donner la parole aux danseurs dans ces institutions. Un danseur peut travailler dans un cadre social, un cadre de santé, dans le cadre scolaire. Donner la possibilité aux danseurs de choisir leur lieux : santé, performatif, recherche. Pas cloisonner la danse à sa dimension performative.

  • plus de moyens

Comment avoir des moyens en dehors des enjeux de création ? pour la recherche, le structuration de la compagnie.

Certaines danse peuvent aussi être considérées comme des sports (break comme nouvelle discipline aux JO). Permet de percevoir les danseurs comme des athlètes : suivi médical important.,

Plus d'encadrement de la santé du danseur. Mais, il y a un risque d'assimiler la danse à une posture sportive. On en revient à qu'est ce que la danse ?

Statut d'intermittent, plus de moyen pour la physicalité du danseur (pour prendre soin de son corps, ostéo, kiné). Des mutuelles des intermittents existent (avec ostéo remboursé par exemple) mais gros problème de communication là dessus.

  • plus de reconnaissance

Cette revendication a soulevée plusieurs questions :

  • La reconnaissance de qui?
  • Qui à ce pouvoir de légitimer ou non certaines pratiques, certaines œuvres ?
  • Faut-il changer les instituions et espaces qui existent déjà, ou bien construire de nouvelles alternatives ?

Certaines réponses/solutions ont émergées par la suite :

- Il n'y a pas besoin de demander la permission pour être légitime car notre pratique a notre propre reconnaissance, même si les institutions nous laisse de côté.

- Il faut s'empouvoirer, car on a besoin d'agir dans les instituions et créer de nouveaux espaces en dehors pour faire changer les choses.

- Il faut aussi déconstruire la notion de notoriété.

- Il y a pleins de choses à inventer, que ce soit pour les jeunes diplômés du DE ou pour d'autres acteurs.

- Avoir du pouvoir pour reproduire les mêmes schémas ne sert à rien.

- pour lutter contre cette peur de l'illégitimité, il faut CREER avec les gens avec qui on a envie de créer.

S'opposer à l'autorité pour la faire changer : dire merde, vous ne me reconnaissait pas, je me reconnais, j'ai mes personnes ressources : il faut l'action, la création, le travail, le collectif (qui peut devenir institutionnel ou pas, faire de l'argent ou pas).

Osons la dissidence !

MISE EN COMMUN : Nous avons ensuite tenté de mettre en commun toutes ces réflexions par groupe. 

  • plus d'inclusivité

Plus de nouvelles représentations dans la pédagogie, les créations, les ateliers.

Plus de visibilité pour les corps autres que celui imposé par le modèle du corps jeune, valide, cisgenre car cela pose de nombreux problèmes.

Plus de moyens de l'éducation nationale pour créer des ateliers de danse à l'école afin de faire danser tous les corps dès le plus jeune âge. Pour inclure la danse dans la société, il faut l'inclure dans l'école.

Dans la pédagogie :

La formation des professeurs de danse aujourd'hui présente des manques car les enjeux tels que la question sociale, la question du genre et autres problématiques ne sont pas traités dans la formation du DE.

Question d'une danse classique moins genrée, il y a quelque chose à changer dan sla pédagogie.

Propositions pour un espace de danse plus inclusif :

  • Changer les vestiaires, ou bien même les affichettes des toilettes, lieux dans lesquels les gens auraient le choix d'aller pour qu'ils se sentent bien.
  • Que les élèves puissent choisir dans quelle tenue ils dansent ou qu'il y ait des alternatives à la tenue traditionnellement binaire (collant pour les garçons et justaucorps pour les filles en danse classique) pour permettre à chacun de se sentir bien dans sa tenue.
  • Pourquoi genrer le DE ?

De manière générale, sortir d'une binarité dans l'enseignement et la formation.

Plus de visibilité pour la danse en association dans les quartiers, travail souvent renié par les institutions. Il faut rendre visible ce travail là car beaucoup de personnes n'ont justement pas accès aux conservatoires.

Inclusivité dans les œuvres chorégraphiques :

Plus d'espace pour des corps différents qui s'éloignent de ce modèle unique. Mais dès qu'ils sont représentés cela devient forcément une valeur ajoutée.

Cela apporte la question de l'ambivalence et de la « schizophrénie » dans la formation en danse, dans les conservatoires ou autres : souvent la pratique de la danse y est très normée et normative, tandis qu'il faut réussir à faire valoir nos différences/particularités, ce qui nous démarque des autres dans le marché du travail (notamment les auditions).

La question des représentations des genres au plateau, est importante pour montrer qu'il est possible d'avoir ces corps et de danser.

Par exemple, il y a une chose très concrète qui a bien marché : faire voir des spectacles à des élèves sur le genre pour engager des discussions et des réflexions (faire voir des œuvres de François Chaignaud par exemple)

© 2020 Journal d'Etu'danse association de l'Université de Lille [Campus Pont de Bois] à but non lucratif. 
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